« Entrevues » est le rendez-vous des acteurs qui combinent marques et musique. Pour l’interview de janvier, nous sommes allés interroger Romain Constant, aujourd’hui responsable de la Stratégie Digitale à Polydor.

# L’EDS : Bonjour Romain, merci d’avoir accepté de te faire interviewer pour LEDS.

Pour commencer, peux-tu nous raconter comment tu t’es retrouvé propulsé à la tête du pôle digital chez Polydor ?

Romain : Après mon BAC et un séjour à Londres, j’ai trouvé un petit boulot chez Wagram Music, à la réception. Ça m’a vraiment donné envie de bosser dans cet univers mais, à l’époque, je ne savais pas encore vers quel poste me diriger. J’ai donc décidé d’entreprendre un BTS communication et marketing en alternance, que j’ai réalisé dans une école d’ingénieur en aéronautique où j’y ai passé 3 ans (BTS et Licence).

C’est d’ailleurs cette 1ère expérience qui m’a permis de réaliser que le futur se trouvait dans le digital. J’ai donc, tout naturellement, poursuivi par un Master I Expert et Innovation Digitale, suivi d’un Master II Marketing Web, toujours en alternance. J’ai réalisé mon Master I chez Capitol Music France ; et mon Master II, chez Dailymotion, où j’étais producteur de contenu Web.

Après 7 mois passés chez Dailymotion, on m’a contacté pour prendre le poste suite à du bouche à oreille… Et voilà, c’est comme ça que, depuis presque 1 an, je me suis retrouvé chez Polydor à la tête du pôle digital.

 

# L’EDS : En quelques mots, en quoi consiste ton métier aujourd’hui ?

Romain : Aujourd’hui, mon rôle est celui de consultant digital au sein du label pour l’achat média Web, la stratégie digitale globale des artistes, ou lorsqu’il s’agit de penser à des opérations plus ponctuelles venant appuyer la sortie d’un single ou d’un album, par exemple. Bien évidemment, je suis épaulé par une équipe de trois personnes, composée d’une chef de projet, une chargée de promo web/influenceurs et d’un assistant web.

 

# L’EDS : Toi qui viens de l’univers de la communication et du marketing, peux-tu nous parler de l’importance du digital pour un artiste, notamment lorsqu’il en développement ?

Romain : En fait, pour moi il n’y a pas de formule miracle pour le développement d’un artiste.

Il existe encore de nos jours des développements dits « standards », comme avec Vianney par exemple. Même si effectivement il a pu utiliser le web pour se développer, celui-ci a juste été un support d’arrière-plan. Le plus gros s’est joué via des médias traditionnels comme la scène, la tv, la presse ou la radio, par exemple.

Et bien sûr, d’autres artistes vont miser leur développement principalement via le digital… Grâce à YouTube, Facebook, Snapchat et autre, ces artistes vont réussir à créer une vrai communauté autour de leur projet.

Mais bien sûr dans tous les cas, qu’il soit le pilier fondamental d’une stratégie de développement ou pas, personne ne peut passer à côté du digital de nos jours !

 

# L’EDS : Est-ce que l’on traite les problématiques artistes comme l’on traite celle d’un annonceur ? Et, pourquoi ?

Romain : Non, car là tu es sur de l’humain. Tu gères de l’humain, donc forcément … C’est moins rigide que quand tu travailles avec une marque.

Là, tu discutes avec l’artiste, tu construis avec lui. C’est un vrai travail qui se fait main dans la main.

 

# L’EDS : Il y a quelques temps de cela, nous avons publié un article sur les 5 plus belles collaborations artiste-marque en 2016 ; et bien souvent, le digital a été au cœur de cette stratégie de partenariat. D’après-toi, quel a été l’un des rapprochements plus les réussis ?

Romain : Oulala. Il y en a plein…

Une qui me vient spontanément là comme ça, c’est le rapprochement des Naïve New Beaters avec les hôtels Ibis, en 2016 (à voir ici).

 

# L’EDS : As-tu un conseil à donner aux artistes qui sont en développement quant à l’utilisation du digital pour émerger ?

Romain : Alors, le premier conseil que je peux donner aux artistes en développement sur le digital, c’est d’être original et créatif. Il est important pour se démarquer des autres d’essayer de créer des choses qui sortent de l’ordinaire. Si le contenu est original et qu’il plait, alors forcément les gens vont le partager et cela va faire un effet boule de neige et venir grossir leur communauté.

Ensuite, un autre conseil est de créer beaucoup de contenu.
Aujourd’hui, nous sommes sur une tendance de consommation « kleenex » ; pour rester visible auprès de sa communauté, il faut se montrer, être présent, communiquer.

 

# L’EDS : Est-il nécessaire d’être sur tous les Réseaux Sociaux aujourd’hui ?

Romain : Il n’y a pas de Best Practice… Après forcément, l’idéal c’est d’être partout. Mais il faut savoir les utiliser.

 

# L’EDS : Et quelles sont les erreurs à ne pas commettre ?

Romain : Les négliger, tout simplement (sourire).

 

# L’EDS : De Mozart à Django, parmi les artistes qui n’ont pas connu cette époque digitale, pourrais-tu nous en citer 1 ou 2 qui avaient déjà cette approche « marketing » dans leur personnalité/approche artistique ?

Romain : Michael Jackson. Depuis son enfance, il a su contrôler son image. Aujourd’hui, de partout dans le monde si tu t’attrapes l’entre-jambe en poussant un petit cri, tout le monde saisi la référence à Michael Jackson.

Jimi Hendrix aussi. Icône rock’n Roll des années 60-70, qui jouait avec les dents ou la guitare à l’envers.

 

# L’EDS : Enfin, pour terminer, peux-tu nous dire quels sont tes titres coup de coeur du moment?

Romain : Alors oui, pour commencer il y a ce titre d’An Der Beat, « !Knuf ».

Ensuite, le titre « Vinyle » de Nekfeu et Alpha Wann.

Un autre aussi que j’écoute en boucle et le titre « We Like It Here » de Snarky Puppy.

Et enfin, un dernier pour la route… « Love Gun » de Tess.