Faire de la musique n’est pas seulement une question de passion et de talent. Cela demande un travail considérable, y compris pour les labels qui accompagnent les artistes.

Aujourd’hui, les possibilités de produire et de « consommer » de la musique sont plus nombreuses que jamais.

L’apport d’un label à ses artistes se concentre autour de 3 activités principales :

  • Découvrir et soutenir les talents en les aidant à exprimer le meilleur d’eux-mêmes ;
  • Produire le travail des artistes dans la musique bien sûr, mais également dans leurs points de contact au public (vidéo, site, image, produits dérivés etc…);
  • Promouvoir les artistes en leur permettant de rencontrer leur public.

Pour vous aider à décrypter les tendances du marché, voici les chiffres clés du rapport annuel édité par la Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique*.

L’investissement des labels :

4.5 Milliards de $ d’investissement annuel pour les projets artistiques et le marketing en 2015 dont 27% de la part du CA de la musique enregistrée est investi en deux postes de dépenses majeurs :

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. L’ « A&R » (Artistique et Répertoire), l’équivalent du processus de « recherche et développement » en matière artistique avec 2.8 Milliards de $ par an

 

En savoir plus :

La capacité à dénicher les talents de demain et les aider à émerger est un des rôles clefs des labels à l’heure actuelle. Activité hautement stratégique mais également risquée.

En effet, aucun chiffre n’est disponible à ce sujet, mais certains labels estiment de 1 à 5 le rapport au réussite d’un nouvel artiste « lancé », quand d’autres producteurs sont moins enthousiastes s’auto conférant seulement 10 % de chance de rencontrer le succès commercial.

À noter : les artistes signés depuis moins de 12 mois représentent 21 % des contrats actifs. (On peut ainsi se rendre compte de l’importance d’agir vite lorsqu’on croit au potentiel d’un artiste).

 

. Le Marketing et les campagnes de promo qui constituent 1.7 milliard de $ par an

À l’Écume des Sons, nous pensons que les artistes aussi sont des marques.

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Un seul exemple ? Justin Bieber. Telle une multinationale, sa maison de disques a renforcé sa présence monde en constituant une équipe de 1500 spécialistes en Marketing pour promouvoir son dernier album intitulé Purpose.

Combien coûte le lancement d’un artiste fraichement signé ?

Voici les postes de dépenses pour un artiste émergeant :

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Rappelons que les chiffres cités sont liés à des marchés de plus grandes ampleurs que la France. Rappelons également qu’en aucun cas, ces investissements sont signes de succès garanti…

En savoir plus  :

Les Avances : (entre 50,000$ & 350,000$)

Les avances donnent aux artistes les moyens de travailler sur les créations. Récupérable sur les royalties à venir, cette somme d’argent n’est, en principe,  pas remboursable.

Les Frais d’enregistrement : (entre 150,000$ & 500,000$)

Cette somme varie en fonction de la musique produite (besoin en musiciens, producteurs, arrangeurs) ;

La Production d’un clip : (entre 25,000 & 300,000$)

Aujourd’hui chaque production est accompagnée d’une vidéo. Mais là aussi, à l’instar de la production sonore, le delta peut se révéler abyssale.

 Le Soutien à la tournée : (entre 50,000$ & 150,000$)

L’allongement de la durée d’exploitation des enregistrements a conduit les artistes à enchainer les dates afin de continuer la promo de leur sortie (EP-Album).

 

Un peu de recul sur le streaming :

L’arrivée du Streaming a changé la donne avec son lot de menaces et d’opportunités. Côté positif, le streaming permet une exploitation plus longue d’un titre. En revanche, pour maintenir cette haute rotation, des actions marketing sont nécessaires.

Idem,  les revenus générés par le streaming sont nettement amoindris pour les artistes. Concernant les maisons de disques, les rentrées  nécessitent 1/3 de temps supplémentaires aux revenus physiques ou celles liées au téléchargement des œuvres sur les plateformes pour être générer.

Au rayon des bonnes nouvelles, la progression de la production locale :

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En effet, pour les marchés européens, le streaming a également permis d’ « horizontaliser » le marché. Les artistes locaux trustent de plus en plus le Top 10 albums, permettant aux labels de miser sur des artistes « du cru ».

Le mariage des artistes et des marques :

Les investissements du label forment la 1re pièce de l’édifice artistique du nouveau talent. D’autres sources de revenus peuvent s’offrir à lui notamment grâce aux marques et ceux de plusieurs façons différentes :

. Si leur musique est utilisée pour un jeu, un film, un programme de télévision ;

. Ou en s’associant aux marques pour développer des produits;

À noter : Véritable sponsoring, ces partenariats marques/artistes permettent à l’artiste de percevoir généralement 90% des revenus de ces accords.

Pour conclure, la diversité et la complexité du monde numérique ont obligé les labels à plus de réactivité et d’investissement. Force est de constater que même si les ventes s’érodent la présence des labels demeure encore indispensable. Pour combien de temps encore ?

Retrouvez l’intégralité de cette étude disponible en ligne.

*La Fédération internationale de l’industrie phonographique1, en anglais International Federation of the Phonographic Industry (IFPI) est un organisme syndical international, fondé en 1933.. Depuis 1996, l’IFPI délivre des certifications de platine pour tout album ayant été vendu à au moins 1 million d’exemplaires en Europe. Seuls les albums dont la date de première sortie est postérieure à 1994 sont éligibles.